10. C’est le nombre de congés annuels en moyenne qu’ont les Américains.
Si vous comparez cela à l’Europe, où la plupart des pays octroient minimum 20 jours de congés payés à leurs employés et où certains états membres européens dépassent largement ce nombre (en France, par exemple, c’est 30 jours de congés payés), vous comprendrez pourquoi on surnomme les États-Unis le « No-vacation nation » (Traduction : Le pays sans vacances).
De plus en plus de personnes cherchent à joindre l’utile à l’agréable, c’est-à-dire partir en vacances tout en continuant à télétravailler. Après tout, les configurations hybrides et le télétravail continuent de régner en maître en 2022.
C’est pour cette raison que nous avons décidé à Passport-Photo.Online de sonder plus de 1000 citoyens nord-américains quant à leurs récentes expériences avec les workations ainsi qu’aux défis qu’ils ont dus affronter et à comment cela a pu nuire ou non à leur performance professionnelle entre autres.
Quels sont les points-clés à retenir ?
- La plupart des Américains (67%) sont partis en vacances tout en maintenant leur activité professionnelle à distance afin de « recharger les batteries émotionnelles et mentales ». 94 % d’entre eux ont l’intention de revivre l’expérience en 2022 et même après.
- 86 % d’employés sont d’accord et entièrement d’accord quant au fait que les workations ont stimulé leur productivité.
- 81% des américains ont développé leur créativité au travail après leurs workations.
- Presque 69 % sont moins susceptibles de démissionner après être parti en workations
- Jusqu’à 83 % des Américains sont d’accord et entièrement d’accord sur le fait que les workations leur a permis de lutter contre leur burnout.
- Environ 84 % sont maintenant plus satisfaits de leur emploi.
Où, comment et combien de temps ?
Tout d’abord, nous voulions savoir comment les Américains avaient procédé pour leurs workations fin 2020 et tout au long de 2021.
Il s’avère que la plupart d’entre eux (82 %) ont choisi de voyager à l’intérieur du pays (contre 18 % qui ont choisi de voyager à l’internationale). Parmi eux, 53 % se sont rendus dans une autre ville de leur état d’origine et 47% des sondés se sont rendus dans une autre ville des États-Unis.
Ce qui paraît logique.
Avec les inquiétudes sanitaires, les restrictions en perpétuel changement et les variants de la COVID-19 tel qu’Omicron laissant l’industrie dans l’incertitude, il est tout sauf facile d’organiser un voyage à l’international. Cependant, ce n’est pas impossible comme le prouve les 18 % qui ont choisi de voyager hors des États-Unis.
Voici les cinq destinations les plus choisies :
- Royaume-Uni : 39 %
- Mexique : 14%
- Canada : 8 %
- Colombie : 6 %
- Allemagne : 5 %
Maintenant, voici ci-dessous la durée de ces workations :
- 1 à 2 semaines : 36 %
- 3 à 4 semaines : 32 %
- Plus d’un mois : 13 %
- Moins d’une semaine : 10 %
- Deux mois ou plus : 9 %
Comme vous pouvez le constater, les choix des durées des workations les plus populaires concernent des durées plus ou moins longues. Peut-être parce qu’ils offrent le luxe presque inouï de visiter une ville ou un pays pendant plus de quelques jours.
Nous leur avons ensuite demandé où ils séjournaient durant leurs dernières workations.
Voici leurs réponses :
- Chez un ami ou la famille : 43 %
- Dans un hôtel : 31 %
- Dans un AirBnb : 18 %
- Couchsurfing : 4 %
- Dans un camping-car : 2 %
- Dans une auberge de jeunesse : 2 %
Enfin, voici les critères de choix au moment de choisir leur logement :
- Ligne internet stable : 65 %
- Standards sanitaires et sécuritaires : 63 %
- Avis et critiques en ligne : 63 %
- Endroit approprié pour travailler : 63 %
- Prix : 52 %
- Possibilité d’annuler gratuitement : 50 %
- Proximité des attractions : 28 %
- Présence d’une pièce calme pour les réunions : 15 %
Pour résumer, la plupart des employés ont choisi de voyager à l’intérieur du pays en 2020-2021, possiblement dû aux préoccupations sanitaires et à l’incertitude autour de l’industrie du voyage aujourd’hui. Quant aux durées de séjour, plus de la moitié ont choisi de voyager et de travailler entre 1 et 4 semaines en restant chez des amis et chez la famille ou bien dans des hôtels. Dans tous les cas, le critère d’une ligne internet stable était essentiel.
Pourquoi les Américains aiment-ils mêler travail et plaisir ?
À cette étape, nous voulions en savoir plus quant aux principales motivations des employés pour partir en workations au-delà des raisons évidentes telles que d’aller à la plage tout en atteignant leurs objectifs professionnels.
Voici les réponses :
- Recharger les batteries émotionnelles et mentales : 67 %
- Ne pas se sentir coincé au même endroit : 62 %
- Explorer de nouvelles destinations en dehors des périodes de vacances : 60 %
- Échapper à la routine et profiter du changement d’air : 57 %
- Faire de nouvelles rencontres (qu’elles soient amicales, professionnelles ou romantiques) : 42 %
- Éviter ou lutter contre un burnout : 18 %
Comme vous pouvez le constater, la plupart ont choisi de partir en workations pour recharger leurs batteries. Ce qui n’est en rien surprenant puisque, selon une étude de la Society for Human Resource Management (SHRM) près de la moitié d’entre nous sommes épuisés mentalement et physiquement à la fin de chaque jour de travail.
Curieusement, 18 % des personnes sondés ont pris ces workations afin d’éviter ou de lutter contre un burnout (état d’épuisement physique et mental provenant d’un stress constant). En effet, le burnout est devenu un problème si pressant ces dernières années que l’OMS l’a officiellement reconnu comme problème de santé lié au travail.
Ensuite, nous avons demandé aux employés de décrire leur dernière expérience de workations afin de déterminer leur satisfaction à la suite de ce type de vacances :
- Positive : 57 %
- Très positive : 31 %
- Neutre : 10 %
- Négative : 1 %
- Très négative : <1 %
Par la suite, nous leur avons demandé s’ils avaient prévu de partir en workations dans les années à venir. Pour 94 % des sondés, ce fût un « oui » retentissant.
Quelles sont les principales dépenses ?
Soyons honnêtes : Il n’existe plus vraiment de responsabilité financière quand on part en vacances. Selon une récente étude de LearnVest, une entreprise américaine de financement, 74 % des Américains ont des découverts de plus de 1000 $ lorsqu’ils reviennent de vacances.
Pourquoi ?
S’il existe une multitude de raisons, selon Klaus Wertenbroch, un professeur de marketing à l’Institut Européen d’Administration des Affaires, la raison la plus valable est une « comptabilité mentale malléable ». En soi, c’est justifier ses dépenses en se fondant sur la conjoncture actuelle plutôt que de se tenir à un budget strict.
Klaus Wertenbroch en donne un exemple : si vous prévoyez 100 $ pour la journée, il se peut que vous soyez tenté de dépenser 30 $ de plus pour de la nourriture en considérant cette dépense comme une dépense journalière plutôt qu’une dépense consacrée aux vacances. En conséquence, vous aurez dépensé 130 $ plutôt que 100.
Il ajoute que les budgets stricts ne fonctionnent pas toujours. Si vous épargnez 1000 $ pour une semaine de vacances et que vous vous rendez compte qu’il vous reste 500 $ le dernier jour, cela rend beaucoup plus facile de dépenser son argent avant de rentrer.
Avec cela en tête, voici les dépenses les plus importantes d’un Américain en workations :
- Nourriture et boissons : 82 %
- Transport : 72 %
- Logement : 66 %
- Loisirs : 64 %
- Tourisme : 24%
Quels sont les défis principaux liés aux workations ?
Tout est-il vraiment tout beau tout rose ?
Peut-être pas. Voici une liste des défis principaux auxquels ont dû faire face nos sondés durant leur workations :
- Coût élevé de la vie : 71 %
- Impact négatif sur son équilibre vie personnelle/vie professionnelle : 56 %
- Problèmes liés à l’attribution des permis de travail et des visas : 54 %
- Problèmes de communication liés aux fuseaux horaires différents : 48 %
- Solitude : 18 %
Curieusement, plus de la moitié des Américains remarquent que leurs workations ont eu un impact négatif sur l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. En effet, il semble difficile de profiter d’un daiquiri pendant que votre responsable vous bombarde de messages sur Slack.
De plus, si vous vous sentez généralement submergé par votre travail, vous risquez de dépenser beaucoup d’argent pour voyager quelque part seulement pour travailler toute la journée.Alors avant de partir en workations, faites le pour et le contre.
Pourquoi les entreprises devraient-elles encourager leurs employés à s’aventurer et partir en workations ?
Bien que ces séjours ne soient pas pour tout le monde, ils ont beaucoup d’avantages, surtout quant au lieu de travail.
Nous avons donc donné une série d’affirmations aux sondés (voir l’infographie ci-dessus) et nous leur avons demandé d’indiquer jusqu’à quel point ils étaient d’accord ou pas d’accord. Nous voulions comprendre comment ces workations affectaient leur productivité, leur créativité, leur satisfaction au travail, leur fidélisation à l’entreprise et leur burnout.
Voici les résultats :
- 86 % des employés sont d’accord et entièrement d’accord quant au fait que ce séjour a stimulé leur productivité.
- Plus de 81 % sont devenus plus créatifs au travail.
- Environ 84 % sont plus satisfaits de leur emploi.
- Presque 69 % sont moins susceptibles de démissionner après être parti en workations
- Jusqu’à 83 % des Américains sont d’accord et entièrement d’accord sur le fait que le workations leur a permis de gérer/lutter/se battre contre leur burnout.
Ça vous parait trop beau pour être vrai ?
Les chiffres ci-dessus sont quelque peu similaires à ceux d’une récente étude suédoise menée main dans la main avec le centre de recherche médical le plus important de Suède et l’une des meilleures universités de médecine du monde, Karolinska Institutet. Les chercheurs ont également conclu que les workations ont des effets positifs majeurs sur la santé mentale, le bien-être général ainsi que la vitalité, entre autres, des employés.
Bien que ces séjours ne soient pas des remèdes miracles, plusieurs raisons prouvent qu’ils sont d’une précieuse aide pour les employés, particulièrement durant cette période tumultueuse.
D’abord, ils permettent de changer d’air, ce qui pourrait permettre d’augmenter votre productivité et vous aider à trouver de nouvelles méthodes pour résoudre les problèmes auxquels vous êtes confrontés. En plus de cela, ces séjours vous permettent de vous déconnecter, de déstresser et de souffler après le travail, ce qui est un point-clé pour lutter contre l’épuisement physique ou mental.
Alors, Messieurs, Mesdames les patrons, prenez note.
Méthodologie
Nous avons sondé en ligne 1 117 salariés américain par le biais d’un outil de sondage sur mesure en décembre 2021. Cette étude a été créée à la suite de plusieurs étapes de recherches, de productions participatives et de sondages. Toutes les réponses des participants du sondage ont été revues par un expert en données pour un contrôle de qualité. L’enquête comportait une question pour vérifier l’attention du sondé.
Droits d’auteur
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Sources
- Bohatch E., “Americans Take On This Much Debt to Pay For a Vacation”
- Dizik A., “Why So Many People Overspend on Their Holidays”
- Sampson H., “What Does America Have Against Vacation?”
- SHRM, “Nearly Half of U.S. Workers Feel Mentally, Physically Exhausted by End of Workday”
- US Bureau of Labor Statistics, “Average Paid Holidays and Days of Vacation and Sick Leave for Full-Time Employees”
- Visit Sweden, “Workation Study Reveals Benefits of Sweden´s New Remote Working Trend”
Max Woolf est écrivain et amateur de voyages chez PassPort-Photo.Online. Ses idées, ses conseils et commentaires ont été mis en exergue notamment chez Forbes, Inc., Business Insider, Fast Company, Entrepreneur, MSN, NBC, Yahoo, USA Today, Fox News, AOL, The Ladders, TechRepublic, Reader’s Digest, Glassdoor, Stanford, G2 et plus de 200 autres publications.